KATUTURA


vendredi, décembre 20, 2002
 
Noël

Bienvenue Yeshua




Hier et demain dans l’aujourd’hui de la planète
et de chaque être humain
de la source non créée tu t’extirpes
et « vibres » ton chemin chez les hommes
pour t’ensemencer au plus profond de notre cœur

la vibration se fait enfant sur la planète et dans nos cœurs
une bougie allumée, elle éclaire, brûle, réchauffe…
la vibration non créée s’est faite corps, cœur et semence de feu

sens originel de la VIE faite personne

toi l’AMOUR ambulant, personnalisé, actualisé
une personne comme nous
tu nous habites depuis toujours et nous sommes qui tu es,
connectés à la source non créée… WWW

tu dois rire en voyant ce qu’on a fait de toi
qu’a-t-on fait de toi au juste dans notre culture?
ces images et ces statuettes, ces jingle bells, ces concerts
et ces dindes bourrées de calories

qu’a-t-on fait de ton énergie créatrice ?
ces dogmes et ces chaires de théologie et ces enseignants
et ces multiples juges
sur leurs trônes pourpres

Bienvenue : toi Yeshua !

toi né hors système
hors limite
hors cage
hors sécurité
hors norme


mis à nu sur la paille, en fuite vers l’Egypte
en révolte au Temple des sages et des philosophes
dès l’adolescence et à jamais

Bienvenue Yeshua

résistant
provocateur
subversif
entraîneur
pêcheur
conteur
rêveur et guérisseur

sans domicile fixe
sans papier
sans une pierre où poser sa tête

Bienvenue Yeshua en 2002 – 2003

je te rencontre partout
révélé dans ton innocence de petit enfant
sidéen ou pas sidéen, beau et bon et lumineux

je te retrouve partout
déformé, paralysé, brutalisé, violé, monnayé, mille fois trahi
amputé d’humanité mais aussi beau et bon
tendre et fort et si lumineux

je te rencontre en tous
à jamais connecté

c’est évident que tu m’aimes, que tu nous aimes
et je t’aime comme la bougie
qui brûle et réchauffe
« on on and on ! »






jeudi, décembre 12, 2002
 

Katutura: nous n'avons pas ici une demeure éternelle, aikhôna! Katutura!
Un endroit où il ne fait pas bon vivre... même pas une nuit...

Mais la rage de vivre dépasse les ombres de la mort
et, de ce lieu insalubre, a poussé, comme une plante drue: un lieu de VIE.

C'était dans les années cinquante: après la déportation des "gens de trop", surplus people, dans ce
dumping ground... aux abords de Windhoek, en Namibie.
Aujourd'hui: les gens de Katutura vous souhaitent la bienvenue si toutefois vous passez par là...

En voici une petite image, au crépuscule, ou à l'aubre, c'est selon...



 




dimanche, décembre 01, 2002
 
Aujourd'hui: journée mondiale du SIDA

Comment ne pas évoquer ce qui se fait, avec un courage héroïque, chez les plus petits? En voici un exemple:

Cela se passe au nord de Johannesburg, en Afrique du Sud. Marie est institutrice dans une école de la région rurale de Rustenberg. Elle et sa famille, une dizaine d'enfants, sont en bonne santé, mais elle voit chaque jour, traînant dans la poussière du bidonville, des orphelins sidéens abandonnés. Les grands-mères n'y peuvent suffire, les pères et les mères sont morts.

Les enfants des classes primaires, sidéens ou en santé n'ont plus l'énergie de s'occuper des orphelins, ils n'en ont pas les moyens. Peu d'eau, peu de bois pour la bouillir, pas de pain, pas de place propre, pas de jeux. Ces enfants ressemblent à autant de fleurs desséchées, ils ressemblent à des petits bouts de bougies sans plus rien à brûler..

Femme solide, Marie rassemble une vingtaine d'orphelins dans sa hutte et, avec ses enfants, elle les recueille pour leur offrir une éducation qui respecte leur dignité, même si la mort les menace d'ici cinq ans. Dans ce but, Marie renonce à son poste d'enseignante et donc à son salaire. Il y a urgence.

Ma consoeur, Rita, dont la tâche officielle est la visite des écoles de la région à intervalles réguliers, est confrontée à cette situation. Rita touche du doigt la réalité: Marie éduque ces petits; elle s'occupe de leur petit corps, de leur coeur et de leur intelligence. Elle s'adresse à la personne tout entière.

- Pour le corps: chaque jour, Marie prépare une assiette de porridge, avec du sucre et un peu de lait quand il y en a, de l'eau bouillie donc potable, peut-être une orange si c'est la saison ou quelques feuilles d'épinard sauvage.

- Pour le corps encore: elle fait la toilette des petits et elle les couche sur des nattes propres quand ils ne peuvent plus se lever et, surtout, elle procure ces soins primaires avec amour et tendresse. Le petit corps se sent aimé. Donc, même mourant, il vit.

- Pour le coeur et les sentiments: Marie et les enfants jouent, chantent et dansent. Les jeux et les chants, on les invente au gré des énergies fluctutantes de ces petits corps douloureux, cela ressemble parfois aux sons des tambours de fête, d'autres fois aux sanglots agonisants, d'autres fois encore au souffle d'un dernier soupir, lorsqu'un petit remet à Dieu son esprit. Mais le coeur et l'âme y ont leur compte.

- Pour l'intelligence: chaque jour Marie ramasse des bouts de papier, des crayons de couleur, de la pâte à modeler, mille petites choses faites maison. On raconte des histoires en chantant en riant en jouant. Les petits sidéens écoutent, répètent, sourient, dessinent, modèlent ce qu'ils sentent et comprennent. Le choix des couleurs, les formes, l'intensité des traits révèlent l'état physique et psychique des enfants. L'intelligence des petits sidéens perçoit le vaste monde qu'ils vont tantôt quitter.

Trois semaines plus tard, ma consoeur Rita revient visiter l'école et loge chez Marie. Incroyable! Ces petits qui ressemblaient à des fleurs desséchées ont été arrosés d'eau et d'amour et refleurissent gaiement à la lumière du jour. Un par un ils meurent en route et sont remplacés par d'autres! Ils meurent parfois avec un sourire qui vaut toutes les récompenses du monde. Ils ont vécu ce petit bout de vie dans la dignité d'enfants de la terre dont nous sommes tous responsables. Ils ont été aimés jusqu'à la mort et bien au-delà.
Mes petits Bonsaïs. Voilà le nom que je leur donne.
Merci Marie, merci Rita...